une lettre anodine

Hokage-Sama,

Avant toute chose, permettez moi de me présenter. Je suis Yuugure Asahi, Mizukage interimaire chargée d'assurer la protection des intérêts du Hashidaime Mizukage, Uchiha Taorm.

J'ai eu vent du décès d'un épéiste de Kiri dans votre village et souhaiterais par la présente solliciter le renvoi de la précieuse épée. Les 7 épées de Kiri, plus qu'un quelconque pouvoir militaire font parti du folklore de notre village qui est déja condamné à souffrir de la perte d'une de ses épées, Kubikiri Houchou.

Il est amusant de constater qu'en un sens Konoha agit comme un aimant sur nos épées, mais je ne souhaiterais pas que cette fâcheuse tendance ait des répercutions négatives sur nos relations. Ainsi, je me propose de vous rendre visite ce qui nous permettra, outre la réalisation des affaires et autres discutions habituellement inhérente aux rencontres entre Kage, de récupérer Hébi no Ken.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer Hokage-Sama l'expression de mes salutations distinguée.

Yuugure Asahi

Le soleil avait amorcé sa chute et son éclat se ternissait au fil des heures, passant d'un jaune vif à un orange pâle. De ma fenêtre j'embrassai du regard le village qui s'étendait à mes pieds et m'attardai à conjecturer et spéculer, comme l'eut fait un poète en manque d'inspiration désireux de recouvrer son talent. L'air frais balayai les quelques mèches récalcitrantes de mon visage et caressait mes joues de son accorte candeur. Mes yeux, par un jeu de lumière subtil car bleu d'origine, brasillaient comme deux rubis rutilants enchâssés à même ma douce frimousse ardemment juvénile. Debout, les jambes droites, le dos légèrement arqué, le buste fier je ne cessai de ressasser les derniers évènements occurrents. Tout c'était enchaîné à une telle vitesse que je peinai à trouver le recul nécessaire pour ajuster mon comportement aux situations. Et toujours ce nom qui n'avait de cesse de revenir.

*Amaterasu Hitaika. Tu es la seule personne en ce monde apte à faire échouer l'oeuvre de toute une vie. Plus le temps passe, plus je sais que toi-seule à la capacité suffisante pour venir à bout de ma magnificence. *

Un léger soupir filtra mes lèvres : je doutai.
Je ne doutai pas du bien-fondé de mes agissements ni ne remettais en cause ce pourquoi je faisais tout cela, je doutai quant à mes chances de vaincre. À l'heure actuelle, elles étaient trop faible pour que je puisse m'en contenter. Il me fallait plus, il me fallait d'autres atouts qui sauraient être décisifs le moment venu.

*Mais ce moment n'est pas encore arrivé. *

Après m'être entretenu avec le Daimyo au préalable, il avait été convenu que je devais repousser ma mission à plus tard et me concentrer sur ces assassins engagés par, semble-t-il, une tierce personne comme le prouvait la présence d'un épéiste de Kiri en leur sein.
Officiellement ma vie était en danger et mon honneur m'intimait de découvrir qui et pourquoi. Officieusement mes chances de vaincre l'ex-Hokage étaient trop faibles à mon goût. Une mauvaise appréhension, c'était aussi simple que cela.
Et puis il y avait cette histoire d'épée. Il fallait un certains culot pour venir réclamer une arme qui était destinée à me tuer. Surtout quand on sait que les épéistes ne sont généralement pas des mercenaires si ce n'est jamais. Mon agresseur tirait ses instructions de la plus haute autorité selon moi sans pour autant que j'en sois sûr.

*Je pourrais profiter de cet événement pour déclencher une guerre entre Kiri et Konoha. Je suis sûr que le Daimyo n'attend que ça. Il me suffirait d'exacerber ses convictions expansionnistes, de faire valoir l'intérêt de Konoha là-dedans, de lui susurrer les conséquences d'une telle décision et il s'empressera de rédiger la déclaration de guerre entre ces deux nations. *

Un léger sourire s'inscrivit sur mon visage lorsqu'on toqua à la porte.

« Monsieur, Asachi Yuugure est là. »

Ma jovialité disparut et je me détournai de la fenêtre pour aller m'assoir dans ma chaise. L'épée trônait sur le bureau ainsi que la lettre du Mizukage. Lettre à laquelle je m'étais empressé de répondre en invitant mon ou mes interlocuteurs à venir à Konoha.

« Entrez ! »

Dis-je poliment de ma voix suave et milleuse, sans laisser transparaître la moindre émotion. Les lourds battants de chêne s'ouvrirent sans un bruit et je pus alors voir à qui j'aurais à faire.

Pour la première fois depuis bien longtemps Asahi eut le loisir de subir les affres de l'impatience durant les longues heures précédant la réponse de l'Hokage. Enfermée dans le bureau de Taorm, elle ne pouvait supporter cette attente qui la terrifiait. Elle avait tant attendu ce jour, tant espérer, le voir ainsi s'approcher si soudainement provoquait en elle un tourbillon d'émotions difficilement contrôlables pour un être si pondéré.

Ses regards se promenaient indifféremment d'un point à l'autre de la pièce, cherchant désespérément quelque chose qui pourrait la raccrocher à la réalité, au présent et la sortir de cet inexorable et douloureux suspend.

Comme pour répondre à son souhait informulé, elle se rappela soudainement la présence du gros paquet remis par Masamune "en remerciement pour votre dévouement". Cette phrase l'avait d'ailleurs beaucoup amusé car même un nukenin devait au fond de lui être plus dévoué à Kiri qu'elle ne le serait jamais. Enfin, si cela rassuré le vieillard de croire qu'elle avait le moindre intérêt pour tout ces paysans, si cela le rassuré au point de lui offrir quelques présents, elle n'y voyait après tout aucun inconvénient.

Jigokudou s'empara du paquet qui pesait assez lourd. Elle ne s'attendait pas vraiment à un cadeau utile ou de valeur, du moins à ses yeux, mais appréciait néanmoins le divertissement que lui procurait l'ouverture du présent. Elle pris donc tout son temps pour le déballer, effeuillant chaque couche de papier comme s'il c'était agit du tout premier cadeau d'un enfant désireux de prolonger et savourer cet instant.

Lorsqu'enfin l'objet de tant d'attention fut retiré de son fourreau de ruban, un délicat sourire sublima les traits des corps d'Asahi.

- Samehada...

Jigokudou jetta l'épée à Tendou qui la rattrapa d'un geste gracieux, tendant son bras élancé pour mieux la contemplée.

*il m'est d'avis que j'ai sous estimé le conseillé*

Un coup résonna à la porte alors qu'elle avait entrepris quelques feintes dans le bureau de Taorm, sans attendre de réponse, le shinobi entra comme il lui avait été ordonné la veille au soir. Il inclina bassement la tête et tendit respectueusement la missive au corps le plus proche.

- Asahi-Sama, Konoha a répondu.

Aussitôt sa tache accompli, le messager s'éclipsa aussi rapidement qu'il était apparu et dans les deux minutes qui suivirent 5 des 6 corps d'Asahi se mirent en route pour Konoha.

*tu m'attendras sagement ici peau de requin, nous verrons à mon retour ce que nous ferons ensemble*

La route fut assez longue bien que peu épuisante mais Asahi s''émerveillé de voir se dérouler des paysages nouveaux. Pour elle qui n'avait jamais quitté le pays de l'eau, contempler ainsi l'étendue scintillante de la mer était une source de ravissement intarissable, de même la faune et la flore du pays du feu ne cessèrent de l'étonner et elle passa une bonne partie du voyage à lire un bouquin sur le sujet chiné dans un village côtier.

Lorsqu'enfin arrivée au village caché de la feuille, Asahi n'eut pas le loisir de mener quelques investigations ou découvrir les spécificité locales et fut directement conduite auprés de l'Hokage qui ne la fit guerre attendre.

- Entrez!

Sur cette invitation laconique, les paysans en charge de la garde ouvrirent les portes à Asahi, qui entra.

Tendou devançait fièrement les quatre autres corps, tous vêtus d'une cape noire brodée de nuages bleu et argent. Cette dernière acquisition vestimentaire lui avait d'ailleurs valu beaucoup de compliment. En tant que régente, sa solde s'était vu conséquemment multiplié et sa vanité lui avait imposé une nouvelle garde robe. Le village avait d'ailleurs salué son initiative de choisir comme motif des nuages, symbole de la pluie, mais les raisons de son choix été tout autre. Comme une blague faite à elle même Asahi avait choisi ce motif en hommage a son grand père qui en son temps avait porté une tenue similaire, à ceci prés que les nuages étaient rouges.

Asahi entra donc fièrement et Tendou pris la parole:

Nous sommes Asahi Yuugure, sanin de Kiri, et nous vous remercions d'avoir accepté de nous recevoir. Par soucis de commodité je serais à priori votre unique interlocuteur et m'exprimerai à la première personne au nom de nous tous qui ne somme qu'un.

Cette introduction peu banale eut pu en surprendre plus d'un, tant par l'étrangeté du discourt que par son emphase, mais Asahi savait par expérience qu'il était souvent perturbant pour un nouvel interlocuteur de se retrouver face à plusieurs personne poursuivant un même discours.

Tendou plongea alors son regard hypnotique dans les yeux de l'Hokage dans l'attente d'une quelconque manifestation.

Je m'attendais à beaucoup de chose mais pas à ce qui s'ensuivit. À dire vrai, cela dépassait le sens commun que l'on se fait de la surprise. Je n'avais pas à faire à un interlocuteur mais cinq ! Je retins de justesse de me frotter les yeux et tâchai coûte que coûte de contenir ma stupeur. Par ailleurs, mon visage resta de marbre et je dirais même qu'un léger sourire y trônait.

« Ainsi donc, les rapports étaient vrai. »

Dis-je pour seule introduction.
Je l'invitai à s'assoir en face de moi sans m'attarder outre mesure sur ses autres corps et attrapai de ma main droite l'épée, cause de cette visite pour le moins improbable.

« J'ai connus votre grand père et je suis à même de déclarer ses capacités comme infinies. Ayant rencontré beaucoup de ninja, je puis affirmer qu'il était le seul dont je craignais ne pas pouvoir en venir à bout. »

J'omis délibérément de préciser que je l'avais vaincu par le passé à deux reprises, sans pour autant le tuer, et que je redoutais bien plus Amaterasu que lui ou que ses descendants.

« Je n'aurais jamais imaginé rencontrer sa petite-fille. Pourtant, vous n'êtes pas là pour parler de votre héritage. Vous êtes ici pour traiter avec moi d'un sujet pour le moins... délicat ? »

J'élargis mon sourire avant de revêtir un masque placide et impénétrable.

« Je suis navré de vous le dire ainsi mais je ne compte pas rendre cette épée à votre village. Par ailleurs, je suis particulièrement offusqué que votre Kage puisse mettre ma tête à prix.
Désolé de vous recevoir ainsi mais cette épée restera en ma possession. J'ai vaincu son précédent maître, elle m'appartient de droit et vous ne pouvez rien y faire pas plus que vous ne pourriez me convaincre de vous la remettre. Inutile donc de gaspiller votre salive en vaines paroles. »

Je me levai et ceignis mon trophée à ma taille.

« En revanche, si je vous ais fait venir jusqu'ici, c'est pour avoir des explications en ce qui concerne cette odieuse tentative d'assassinat perpétré par votre village. Odieuse et insultante. M'envoyer de simples novices, c'est tout simplement navrant. »

Je me rassis posément et joignis mes mains devant ma bouche.

« En outre, je vous souhaite la bienvenue dans mon village, Asahi Yuugure... »

Une lueur pétilla dans mes yeux, une lueur sauvage, une lueur de meurtre.

*Si je n'ai pas réussi à tuer son grand père, c'est parcqu'il avait pris soin de conserver un de ses coprs hors de ma portée. Aujourd'hui, il semblerait que sa petite-fille n'ait pas été aussi prudente. *

Spoiler:

Visiblement les précautions d'Asahi avait été superflues, le visage poupin de l'Hokage n'avait laissé filtrer la moindre trace de surprise ou d'intérêt. Déçue, Asahi se demandait d'ou ce garçonnet presque imberbe tenait tout son aplomb. Involontairement, celui ci lui donna sa réponse qui était pour le moins surprenante.

*Mon arrière grand père? Mais cela fait un siècle qu'il est mort!*

Les 4 corps derrières Tendou fixaient sans relâche l'épée et le Kage et malgré les divers angle de vue dont Asahi profitait, Hishigi lui apparaissait bien trop jeune pour avoir un jour combattu et rencontré Nagato.

Elle ne releva cependant pas car étant bien placé pour savoir que le monde ninja regorgeait d'étrangeté, elle envisagea bien aisément qu'une quelconque particularité génétique ou sombre pratique puisse permettre au kage d'être de 100 ans son aînée.

Asahi écoutait sereinement Hishigi pourtant, le mépris du garçon lui donnait une souveraine envie de l'égorger sur le champ. Toutes ces minauderies sournoise l'écœurait au plus haut point, elle ne pouvait pourtant se permettre un tel loisir, pas si proche de son but.

Son odeur, son aura, toute la pièce en était imprégnée. A quelque mois prés, Amaterasu Hitaika aurait été dans ce bureau, à quelque mois petits mois prés. Malheureusement ce n'était plus le cas et rien ne servirait de ruminer vainement. Si seulement elle avais put conduire son vrai corps, son faible corps hors du pays de l'eau tout aurait été plus simple. Elle aurait pu apprendre à Hishigi ce qu'il en coûtait de dédaigner ainsi un rikkudou et réunir les informations nécessaire à la recherche de l'ancienne Hokage. Malheureusement, elle était à Kiri et devrait en conséquence se cantonner à son stupide rôle de pantomime.

Ainsi lorsqu'Hishigi eu terminer sa tirade, Asahi pris la parole de son ton le plus neutre et naturel, retournant au Kage son vil sourire faussement sincère:

- Je vous remercie pour votre accueil chaleureux. Tout d'abord je vais être au regret de vous infliger quelques veines paroles, d'une part Kiri n'étant pas encore soumis à Konoha je me réserve le droit de décider de mon discours, d'autre part, à supposé que vous ayez la présence d'esprit de m'écouter il se pourrait que certains point abordé puisse vous intéresser.

Nigendou debout à sa gauche venait de tirer un dossier de sa cape et le posa délicatement dans la main de Tendou. Le balet que constituait l'évolution d'Asahi devait quelque part avoir quelque chose de gracieux. les mouvements de chaque corps coordonnés entre eux au millimètre prés donnait à voir un spectacle charmant.

- Bien. Revenons en à Hebi no Ken et à votre propriété "de droit". J'aimerai savoir à quelle droit vous feriez référence et dont je n'aurai connaissance... le droit de la jungle? des sauvages sans éducations prenant sans questionnement ce qui leur tombe sous la main? ou les droits que vous vous arrogez en tant que Kage? Quel qu'il soit sachez de toute façon que je ne tombe pas sous cette juridiction.

Elle toussota légèrement.

- Sachez que je n'ai rien de personnel contre vous mais le peu d'égard dont vous faites preuve à mon encontre n'est pas pour vous attirer ma sympathie.

Elle déposa le dossier sur le bureau d'Hishigi et le fit glisser jusqu'à lui.

- Voici en fin la partie qui pourra vous intéresser. Taorm Uchiha, Hashidaime Mizukage, est depuis fort longtemps très occupé par des affaires personnelles et la politique du village, autant que la politique internationale et très loin du centre de ses préoccupations. Je me suis donc naturellement interrogé sur les raisons de l'envoi de notre shinobi sur votre territoire, et il se trouve que je n'ai pas eu à chercher longtemps. Ce dossier n'a absolument rien de confidentiel, il était classé parmi les rayons de rang S les plus banales et ce pour la simple et bonne raison qu'il s'agit d'une mission commandée et non d'un ordre interne. Vous pourriez legitimement vous demander pourquoi Kiri à accepter une telle requête mais si vous vous donniez la peine de lire l'ordre de missions vous vous apercevriez que le commanditaire n'était autre que Konoha.

Elle pointa du doigt le sceau de l'Hokage au bas de la page.

- Sachant que l'ordre venait de vous comment aurions nous put deviner qu'il s'agissait de votre assassinat? L'ordre de missions était d'ailleurs "Assassinat de la plus haute importance, le danger que représente la cible nous contraint à recourir à votre soutient", et la somme proposée était suffisamment rondelette pour convaincre Taorm d'envoyer un homme au casse pipe. Il n'a jamais été particulièrement soucieux de la vie de ses ninja, excepté peut être de l'élite.

Elle laissa le soin à Hishigi d'appréhender ces nouvelles informations et s'attarda à étudier le bureau en quête d'une quelconque trace de la présence passée d'Amaterasu Hitaika.

- Très honnêtement je me contre-fiche de cette épée, de Konoha, de Kiri et de tout le reste mais disons que nécessité faisant loi nous sommes parfois contraint pour atteindre un lieu d'emprunter quelques chemin retors. Je suis ainsi plus ou moins obligée de reprendre cette épée, maintenant ou plus tard, par la coopération ou la force, si je ne le fait pas Taorm s'en chargera à son retour. Sachant que vous n'avez rien à reprocher à Kiri, et qu'en outre Konoha a une dette envers nous remontant à l'époque de votre prédécesseur, vous n'avez aucune raison de vous octroyer la possession de ce bien si ce n'est le vol pur et simple. Je suppose qu'un ninja aussi éxpérimenté que vous ne doit avoir besoin de ce bout de féraille.

Asahi fixait désormais la montagne en bordure du village, le visage d'Amaterasu resplandissait entre celui de son prédécésseur et de l'interlocuteur d'Asahi.

- J'aurai pris grand plaisir à me battre avec vous mais de plus grande chose m'attendent, encore une fois il faut savoir faire des sacrifices pour satisfaire ses ambitions. Je me passerai ainsi volontier d'un combat contre vous et ravalerez momentanément ma fierté, du moins pour l'instant. Qui sait, peut être qu'une fois mon but atteint et libérées de mes contraintes, nous aurons l'occasion de nous recroiser. Je pourrais ainsi vous montrer à quel point il peut etre cuisant de manquer ainsi de respect à des visiteurs venus en paix.

Je soupirai, marquant volontairement mon profond agacement. À l'évidence, mon interlocuteur ne me prenait pas au sérieux et me dédaignait profondément. Dans l'absolu, cela m'était complètement égale. Je n'avais cure du regard des autres sauf quand ce-dernier pouvait m'être d'un quelconque intérêt. Qu'elle me prenne pour un gamin à l'orgueil prépondérant et au pragmatisme douteux ne m'intéressait guère voir pas du tout. Bien au contraire, je préférais qu'elle me sous-estime pour que, le cas échéant, je puisse la prendre de court et instiller peur et doute dans son esprit. L'effet de surprise serait alors total.
Pourtant, ce n'était pas dans mes intentions d'agir ainsi. Poursuivre comme précédemment, continuer de refuser et dénigrer, continuer de miauler et alors qui vivra verra.

"Mmmmmm...."

Je secouai la tête négativement et me levai de ma chaise. Je tournai le dos à Asachi et me postai devant la fenêtre.

"Navré de vous décevoir mais cette épée restera à mes côtés tant que je serais en vie. Considérez cela comme un ... dédommagement ? Compensation ? Indemnité ?
Enfin peu importe comment vous puissiez l'appréhender. Votre avis ne m'intéresse guère, pas plus que celui de votre Kage : les faits sont là, cette épée est mienne que vous le vouliez ou non. "

Je reportai mon attention sur mon opposant occurrent et plongeai brièvement mon regard dans le sien.

"Par ailleurs, je vous déconseille fortement d'employer la manière forte. Peut être n'en ais-je pas l'air mais je dispose de capacités bien supérieurs aux votre. Deux fois j'ai rencontré votre arrière-grand père par le passé, deux fois je l'ai vaincus. Je puis le refaire là maintenant avec son arrière-petite fille sans que cela ne m'en cuise réellement. "

Je détournai mon regard et poursuivis ma morne et plate contemplation.

"Je sais ce que vous vous dîtes. Il est arrogant, il est dangereusement présomptueux. Il est vrai que vu sous cet angle je puis paraître chauvin. Néanmoins, c'est pour vous et pour le respect que je porte à votre clan que je vous défie d'agir imprudemment. Je ne voudrais pas être l'instigateur de l'extinction d'une communauté aussi surprenante que la votre.
Rangez donc votre orgueil dans votre poche et gardez vos sombres desseins dans votre gorge. Alors peut-être repartiez-vous vivant de mon bureau et de mon village. Je ne saurais toléré que vous me parliez de la sorte une fois de plus.
Me suis-je bien fait comprendre ?"

J'humidifiai mes lèvres avec ma langue et retournai à mon bureau.

"Ce n'est pas moi qui ais lancé ce contrat. Je ne suis pas l'auteur d'une telle mascarade. Pourtant, je sais à présent qui et pourquoi. Merci de m'avoir apporté ces éléments de réponses, je vous en suit...reconnaissant ?

De surcroit, veillez à transmettre mes plus sincères salutations à votre kage. J'espère que ce différent n'entamera pas la paix entre nos deux villages. Ce serait réellement embarrassant pour moi qu'un conflit éclate entre nos deux pays par ma faute. Je me sentirais fautif."

*Et heureux...*

Manquai-je d'ajouter.

"Sur ce, si vous vouliez bien disposer j'ai à faire. Je ne vous cache pas que votre utilité fut pour le moins mitigée, il n'empêche, je vous suis redevable de vous être déplacé afin d'éclairer ma lanterne. À présent, sortez."

Je sortis ma nouvelle arme de son fourreau et entrepris de la contempler, feignant d'ignorer mon interlocuteur. En vérité, mes sens étaient parfaitement éveillés et mes muscles prêt à réagir. Si Asashi décidait de se rebeller, je serais dans l'obligation de mettre fin à ses velléités de façon humiliante.

*Alors ? Que vas-tu faire ? Cultiver ta rancœur et t'en aller la tête basse, me provoquer verbalement ou m'attaquer physiquement ? Personnellement, je pense que tu ne feras rien si ce n'est quelques injonctions. Quel dommage, j'aurais aimé vaincre à nouveau un membre de cet illustre clan et prouver une fois de plus la supériorité des uchiwa... *

La vie était parfois bien mal faite, deux être soupirant tours à tours, condamné à écouter l'autre dans ce dialogue de sourd kafkaïen. Asahi ne ressentait pourtant, contrairement à son interlocuteur, aucun besoin urgent de mettre un terme à la conversation. Que pouvait bien lui coûter 5 corps de moins? Kiri regorgeait de cadavre frais et disponible. En outre le plaisir qu'elle éprouvait à écouter les billevesées illogique de l'Hokage valait bien le risque de devoir chercher de nouveau hôtes à son goût.

Asahi laissa même échapper un pouffement lorsque Hishigi mentionna son "dédommagement"

*Je n'ai jamais rien vu d'aussi pathétique! Cet homme est à ce point décrié qu'au sein même de son village certain tente d'attenter à ces jours et non contant de refuser la main qui lui est tendu, ce dernier la mord et lui réclame réparation*

La régente écouta avidement Hishigi. Tel un artiste sur scène le garçon investissait l'espace mis à sa disposition et emplissait la pièce de ses paroles pompeuses. Peu à peu il avait réussi à faire disparaître toute velléité chez Asahi, sa façon ridicule d'appuyer sur sa prétendu toute puissance le rendait si ce n'est touchant au moins distrayant. Qu'il fut plus fort qu'elle Asahi n'en doutait pas, du moins l'envisageait elle volontiers en tout cas il aurait été bien malheureux de vivre plus d'un siècle pour se voir vaincu par une gamine de vingt deux ans. Ce qui la fascinait s'était son insistance à rabâcher qu'il avait battu ceci et qu'il battrait cela. Non décidément Asahi ne nourrissait plus aucune rancune à son égard et le seul motif qui aurait pu la pousser à combattre l'Hokage eut été la curiosité de voir de quoi été capable un homme si imbu de sa personne.

D'autres personnes peu réfléchies aurait sans doute sauté à la gorge de cet odieux personnage, d'autre manipulateur aurait précieusement gardé le fruit de leur réflexion tel une bombe à retardement placée au moment opportun. Asahi était trop intelligente pour croire qu'elle était menacée et n'avait cure de tout ces petits manège de pseudo-stratège ainsi elle répondit à Hishigi, son ton toujours neutre, sans entrain ni émotions aucunes

- N'ayez craintes je ne conçois aucune déception envers votre réponses. Cependant j'ai deux questions à vous poser, ne vous en offusquez pas mais je n'apprécie pas vraiment ne pas cerner mes interlocuteurs. La première, qui est en quelque sorte facultative, est... non laissez tomber la première.

Il était extrêmement rare qu'Asahi ne trouve pas la formulation de ses pensées ou change d'avis en cours de route. Au moment ou elle ouvrait la bouche, chaque parole avait été mesuré et soupesée avec soin. Dans ce cas précis, elle c'était simplement interrogée sur ce qui pouvait conduire un être humain à autant de grossièreté. Comparé à cet homme, même Taorm pourrait aisément se faire passer pour un dandy. La raison de son interruption était somme toute relativement simple... elle doutait que son interlocuteur puisse la comprendre. Elle ne remettait pas en question ses capacités cognitives, mais chacun appréhendant le monde selon son propre mode de fonctionnement, sans doute avait il autant de conscience de son manque de finesse aux yeux de la jeune femme qu'un porc à conscience du dégout qu'il peut inspirer aux hommes.

- La deuxième question est bien plus simple, il n'y a que deux possibilité, mais surtout bien plus intéressante. Me prenait vous pour une idiote ou l'êtes vous profondément vous même?

- N'y voyais la aucune agression et je ne me formaliserai pas plus que ça de vous entendre avouer votre négligence à mon encontre, bien qu'évidement la deuxième solution me faciliterai grandement la tache.

Un de ses regards ce posa sur le bureau du Kage, depuis le départ ce papier était la et elle n'avait rien vu: un mandat de recherche au nom d'Amaterasu Hitaika.

Asahi sourit, au plus profond de son être et ce sourire rayonna sur le visage de chacun des corps présent avant qu'elle ne revienne à la conversation.

- Il est bien légitime de nous déconseiller d'employer la force, je vous avouerai que dans le cas contraire, j'aurai eu quelques doutes sur votre santé mentale. Cependant, imaginez vous une seule seconde que Kiri prendrait la peine de se lancer dans une coûteuse guerre contre votre village alors qu'au sein même de Konoha des gens visiblement influents nous ont indirectement payé une fortune pour faire tomber votre tête? Voyons, je ne connais rien de vos histoire qui ne m'intéresse d'ailleurs pas le moins du monde mais un Kage dont les sujet tente de l'assassiner n'est pas vraiment en position de menacer qui que ce soit.

- Bien évidement si vous parlez de moi, tout de suite maintenant, c'est différent. Je ne pourrait certainement pas vous battre, mais il en sera assurément de même pour vous je puis vous le garantir. Mais comme je vous l'ai dit j'ai mieux à faire et ça ne changerai pas votre problème puisque je ne suis finalement qu'une intermédiaire.

Asahi marqua une courte pause, laissant ainsi le temps à Hishigi d'assimiler les informations communiquées.

Je tenais quand même à vous rappeler le fait que la seule personnes ayant vaincu Nagato est lui même qui se donna la mort pour sauver votre village si je ne m'abuse. Nous n'avons visiblement pas la même définition de vaincre... je peux toutefois le comprendre, je veux dire tout le monde ne peux se libérer du poids du passé et il doit être difficile d'être issue d'un clan éternellement second. Les senjuu qui vous prennent le pouvoir, et puis vos yeux! Condamné à s'entre-tuer comme des animaux pour évoluer et surtout être issue du créateur de notre monde et ne pas avoir hérité de son dojutsu ce doit être rageant, frustrant. (*)

Quoi qu'il en soit malgré les limites de votre tolérances je suis au regret de ne pouvoir me soumettre à vos injonctions, que cela vous plaise au nom je ne vous suis soumise d'aucune façon, et encore moins par la crainte ainsi ma parole et mes actes resteront libre comme l'air. Libre à vous d'agir comme il vous semblera le plus appropriez, mais je puis vous assurer que je quitterai ce bureau vivante. Je vous laisse donc toute latitude pour tenter d'assouvir vos grossière pulsions.

Asahi patienta un instant afin de laisser à Hishigi le temps de faire son choix puis leva la main pour l'arrêter dans son élan.

- Avant que vous ne vous décidiez ou avant que je ne retourne à mes occupations il faudrait d'abord que vous vous acquittiez de la contrepartie de ma visite, vous comprendrez bien que je ne me suis pas déplacée pour combler votre ignorance. Il y a d'ailleurs une forte probabilité pour que je rentre les mains vide et n'accomplisse pas immédiatement mon devoir envers Kiri ainsi dois je vous demander quelques informations au sujet de votre prédécesseur. Tout ce que vous savez d'elle, ou elle se trouve? qui elle est? que fait elle? Quelles sont vos relations? Je veux connaître absolument tout ce que vous savez sur Amaterasu Hitaika.

(*) je sais pas si tu lis les scans donc:

Spoiler:

Comme je m'y attendais, Asachi ne se démonta pas et poursuivis comme si de rien n'était. Elle exprima son point de vue longuement et pris soin de masquer son dédain sous une fausse politesse. Hypocrite et sournoise elle tâcha de m'énerver, de me provoquer de sorte que ce soit moi l'agresseur et non elle, de sorte que je sorte de mes gonds et désagrège ses corps. Elle savait que j'étais à même de l'annihiler sans effort, tout du moins l'envisageait-elle. Elle savait que ses chances étaient minimes voir chimériques face à moi. Pourtant, elle se savait intouchable de par l'absence d'un de ses corps. Tant que je ne les aurais pas tous éliminé, elle subsisterait et continuerait à parcourir le monde sans que je ne puisse rien y faire. Par conséquent, il était inutile de céder à ses caprices de jeune fille et de lui dévoiler ma toute puissance en l'éliminant de mon bureau "illico presto". Il était préférable de se réserver et de ne pas gaspiller mon charka vainement.

*Quelle puérilité. C'est affligeant. Elle fait honte à son arrière grand-père qui lui disposait d'une force admirable. *

Je ne levai pas les yeux de mon bureau et ignorai royalement mon interlocutrice.
Lorsque cette-dernière eut finie son long et morne laïus j'appuyai sur une sonnette et deux anbus firent irruptions dans la pièce.

"Veuillez raccompagner cette personne jusqu'aux portes du village. Visiblement elle n'est pas apte à le faire elle-même et sa stupidité requiert votre aide. Par ailleurs, ne la laisser parler à personne et si elle résiste, abattez-la.
Messieurs, exécutions !"

Ces-derniers s'inclinèrent et s'approchèrent précautionneusement d'Asachi. Ils lui attrapèrent le bras et d'une forte pression lui intimèrent de les suivre : je n'avais pas levé les yeux une seule fois en direction de mon interlocutrice, cachant l'apparition de mon sharingan éternel derrière ma masse éparse de cheveux.

HJ/ dsl, petit post mais je ne savais pas quoi dire et je n'ai pas beaucoup de temps, l'important c'est d'avancer de toute façon. /HJ

Asahi abhorrait les manières fort peu cavalières de l'Hokage et commençait à se lasser de son comportement quasi autistique. Lorsque les deux AMBU entrèrent, serrant fortement les bras de Tendou, la pression exercée ne dura qu'un instant.

Une barre gris anthracite traversait le crâne du premier, laissant des larmes de sang s'écouler des trous réservé aux yeux de son charmant masque à l'effigie d'un chat. Le second gisait à terre, son âme arrachée par nigendou.

Asahi reprit encore une fois ça question, comme si personne n'était intervenu dans leur petite discussion.

- Il me semble vous avoir posé une question. Ou est Amaterasu Hitaika? Quel lien avez vous avec elle? Comment la contacter?

Elle retira la barre métallique du crâne de l'ANBU qui s'effondra à son tour et essuya ses souillure sanglantes avant de la ranger dans la manche de son kimono.

- Ce n'est pourtant pas très compliqué

Encore une fois, Asashi réagit conformément à mes attentes. À l'évidence, elle n'était pas faite de la même trempe que le ninja commun. Elle ne répondait à aucunes lois et se voulait seule maître de son destin. Par conséquent, elle se moquait éperdument des conséquences tant que celles-ci ne perturbaient pas ses propres projets. Cette forme de narcissisme était vraisemblablement poussé à l'extrême et lui conférait un sens aigu de l'article « Je » : le monde gravitait autour d'elle et d'elle-seule.
Je fis mine de hausser un sourcil contrarié alors qu'intérieurement je jubilai. La sanin de Kiri venait de me fournir l'élément que j'attendais, la preuve nécessaire pour faire tomber les masques.

« Mmmm.. vous venez de commettre un acte grave qui aura de graves répercussions. »

Avant qu'elle ne puisse répondre, je balayai ses objections d'un geste de la main et m'enfonçai confortablement dans mon siège.

« Que lui voulez-vous à Amaterasu ? Si vous vous montrez persuasive, peut-être vous dirais-je ce que je sais.
Tâchez donc de ne pas me mentir car je le saurais d'une façon ou d'une autre... »

Mes dix doigts écartés se touchèrent sans s'entremêler et vinrent se positionner devant ma bouche. D'ici la fin de son histoire, je saurais ce qu'il me restait à faire : la tuer ou me l'approprier.

Les uchiha était pour la plupart des être réellement incompréhensible. Asahi était venue paisiblement, loin de se formaliser de l'accueil glacial qui lui avait été réservé elle avait apporté des réponses, des preuves concrètes de la bonne fois de Kiri et de ses intentions non hostiles. Malgré cela, l'Hokage avait persisté à la traitée comme une moins que rien, ne lui prêtant aucune oreille. persistant dans ses efforts, elle avait tenté de piquer sa sensibilité et sa seule réaction fut de l'ignorer royalement.

Et maintenant, seulement maintenant, après avoir ôté la vie de deux membres des forces spéciales sous le nez de leur chef, Hishigi daignait lui accorder un peu d'attention. N'importe quel Kage aurait appelé des renforts, fait arrêté l'intrus -même si d'un point de vue plus ou moins objectif, Asahi se considérait comme la victime des ANBU et non comme leur agresseur. Même Taorm qui ne faisait pourtant pas grand cas de la vie de ses subordonnés, n'aurait pas agis de la sorte.

Bien qu'elle se questionna sur les raisons de cette attitudes pour le moins étrange, elle ne fit part d'aucune remarque et saisie la perche qui lui était enfin tendue. Après tout, l'Hokage, Konoha et le reste ne faisait pas parti de son champ d'investigation.

Elle défroissa donc négligemment son Kimono à l'endroit ou elle fut saisie et sans un regard pour les deux cadavres, elle s'approcha à nouveau du bureau du Kage, évitant soigneusement la flaque de sang.

*le persuader? rien que ça... il me semble bien plus ardu de le persuader que de faire couler son sang. Cet homme est si buté que même une preuve irréfutable ne peut le faire revoir son jugement et je dois le persuader? Enfin, l'initiative venant de lui peut être se montrera t il plus ouvert.*

- Disons simplement que j'ai une sorte de dette envers elle. Quel que soit les obstacles sur mon chemin je finirai par la retrouver. Si vous pouvez m'aider je me doute cependant que vous n'êtes homme à aider votre prochain par pur altruisme. Ainsi, je me propose ma collaboration. Je n'ai pas de patrie, je n'ai pas d'attache, je n'ai pas d'idéaux, seulement des accords ,tacites ou non, d'entraides. Ma seule obligations actuelles est de conserver mon poste à Kiri pour des raisons de sécurité personnelle. Tant que cela ne nuirait pas directement à cette prérogative, je suis disposée à payer votre savoir au prix qu'il vous conviendra. La seule chose qui compte est le résultat: Amaterasu Hitaika.

Asahi soutint le regard rouge d'Hishigi, son sharingan menaçant ne laissait filtrer aucune émotion, aucun indice qui eut put lui permettre de découvrir ses dispositions. Ainsi elle attendit, patiemment, la réponse de l'Hokage. Elle ajouta enfin:

- Mes ressources sont sans fin et aussi fort soyez vous je ne penses pas qu'il serait négligeable d'avoir une allié aussi intéressante en terme de polyvalence. Comme vous l'avez dit vous même ma communauté est surprenante mais surtout très rare.

Asahi se demandait si elle avait fait le bon choix. Proposer son soutient ainsi était une chaîne de plus mais que pouvait-elle faire d'autre? Sonder âme de l'Hokage pour découvrir ce qu'elle cherchait? C'était bien trop risqué et elle ne pouvait se permettre de mourir avant d'avoir accomplit sa quête. De plus, en analysant toutes les données à sa disposition Hishigi devait s'avérer etre un allier précieux, tant pour sa puissance que pour sa position. En effet, Asahi avait tenté de mettre bout à bout les pièces du puzzle: D'un coté, Amaterasu était bannie de Konoha et sa tête mise à prix. De l'autre, l'actuel Hokage bien que visiblement retors était la cible d'attaque interne. Le seul scénario probable semblait donc être que les relations qu'entretenait ou avait entretenu Hishigi avec Amaterasu Hitaika le plaçait à son tour dans la ligne de mire de certaines forces intérieures. Bien sur, elle n'avait aucune preuve de cela mais dans l'absence de renseignement complémentaire elle était bien obligé de se rallié à cet idée. Le temps serait son allié et elle finirait bien par découvrir si Hishigi s'avérait être digne de confiance.

Pour la première fois depuis le début de notre entretien, j'éclipsai mon air arrogant et mon regard suffisant au profit d'une attitude plus avenante qui se voulait à l'écoute. Mes lèvres se décrispèrent et mon sourire narquois s'évanouit. Mon visage interchangea sa moue désintéressée par un masque pragmatique au possible. Tout dans mon attitude explicitait et matérialisait ma curiosité vis à vis des raisons qui poussaient Asashi Yuugure à poursuivre Amaterasu Hitaika dans l'espoir de la rencontrer un jour.
Le laïus s'avéra court et dénoué de quelconques détails. Quelque peu déçu, j'envisageai cela comme une preuve de bonne volonté. Par conséquent je m'éclaircis la gorge et m'humectai les lèvres avant de prendre à mon tour la parole.

« Amaterasu Hitaika est accusé de meurtre et de lèse majesté. Officiellement, elle aurait assassiné le Daimyo précédent et dissous le conseil de manière quelque peu brutal au goût de tous. Elle se serait enfuis en compagnie de son frère et complice et est fortement recherché par les forces spéciales. Par ailleurs, j'ai reçus pour ordre de partir moi-même à sa recherche. Comme quoi nos intérêts convergent. »

Je soupirai et laissai quelques instants à Asashi pour qu'elle puisse intégrer toutes ses informations. Puis, je me levai et m'approchai de la fenêtre.

« Pourtant, je ne vous cache pas que la version officielle comporte beaucoup de parts d'ombres, trop pour que je puisse y croire.
Hélas, vous ne m'avez fournis que trop peu d'information pour savoir si je puis compter sur vous. Contez moi dans quelles circonstances vous vous êtes rencontré et éclaircissez cette histoire de dette. Alors je vous confierais ce que j'ai recueillis lors d'investigations personnelles et vous donnerais ce qui me semble être la version la plus plausible. »

La nuit était à présent installé sur Konoha, les dés étaient jetés.

Hishigi était transfiguré et Asahi peinait à croire que la personne qui se tenait dorénavant devant elle était la même que lors de son arrivée. Peut-être avait il reconnu dans l'obstination indéfectible d'Asahi une qualité digne d'intérêt? Quoi qu'il en fut, c'est sur un tout autre ton que ce dernier livra une partie des informations en sa possession.

La sanin, suspendue à ses lèvres, buvait littéralement ses paroles. Elle masqua cependant sa déception, tant par pudeur que par courtoisie, lorsque ce dernier lui annonça qu'il ne connaissait pas son lieu de séjour actuel.

Il était apparemment en charge des recherches et avait pour objectif principal d'arrêter la renégade, mais quelque chose dans sa voix laissa sous entendre que la n'était pas ses intentions. En effet, ce dernier confirma aussitôt le sentiment d'Asahi, faisant part de ses doutes quant à la culpabilité supposé d'Amaterasu. Malheureusement, Hishigi souhaitait en savoir plus pour à son tour partager le fruit de ses recherches.

Asahi n'aurait pas cru que l'Hokage puisse à nouveau lui demander plus de précision. Pour ce qu'elle avait vu de lui, il semblait plutôt être le genre d'homme à se soucier de la fin plutôt que des moyens. Pourtant, ne se contentant pas de ses explications préalables, ce dernier se montra d'autant plus désireux de connaître les motivations profonde d'Asahi.

Elle pris à son tours une longue inspiration et ne pouvant échapper à cette séance d'interrogation, elle se résolut à lui conter les circonstance de leur rencontre.

- Vous me faites décidément violence Hokage-Sama car c'est une part de mon âme que vous demandez en caution. Je n'ai cependant pas l'impression de pouvoir m'y soustraire, ainsi j'ai rencontré Amaterasu Hitaika il y a de cela environ 6 ans. Je n'étais à l'époque qu'une simple civile et bien qu'il m'eut été conté la légende de mes prestigieux ancêtre aucun don ou talent particulier ne s'était éveillé chez moi. Je vivais alors chez mes grands parents, qui avait assuré mon éducation depuis la mort de mes parents au service de Kiri, dans un recoin isolé du pays de l'eau. Malgré notre vie tranquille et sans histoire je savais au fond de moi que quelque chose m'attendais, j'avais besoin d'aventure et non de cette vie sans surprise. ces aspirations était pourtant hors de ma porté et sans m'en rendre compte je m'y étais très certainement résolu. Mais un jour, troublant la morne similitude des jours se succédant, un groupe de ninja attaqua notre auberge. Ma vie, et celle de ma maigre famille eut pu s'arrêter ainsi, mais cette femme me sauva, Amaterasu Hitaika nous sauva et me donna espoir. L'espoir de devenir un jour quelqu'un de différent.

Asahi haussa les épaules en signe d'excuse.

- Je sais, c'est horriblement niais et puéril. A force d'effort J'ai fini par éveillé le dojutsu de mes ancêtre et de part la nature de ce pouvoir j'ai été amené à affronter la réalité, l'absurde réalité épurée des idéaux enfantins que nous pouvons nourrir lorsque nous sommes tenus à l'écart de cette même réalité. Il est impossible pour un ninja, tout au moins pour un ninja doté d'un minimum de talent de vivre sans un but. Pour ma part je n'en ai aucun, la domination ne m'intéresse pas, pas plus que protéger des gens qui ne représente rien pour moi ainsi, ma famille à l'abris de tout danger, mon seul but et de retrouver cette femme qui m'a permis de vivre et devenir quelqu'un. Ne me demandez pas pourquoi, ne sentez vous pas parfois au plus profond de votre être et sans raison apparente que vous devez accomplir quelque chose? et bien il en est de même pour moi.

Asahi se sentait extraordinairement mal, jamais elle n'avait autant parlé à quelqu'un depuis qu'elle avait quitté son foyer. Ou si elle l'avait fait, cette personne avait rendu l'âme peu de temps aprés. C'était tellement étrange d'en être réduite à se livrer ainsi, c'était humiliant, blessant, et pourtant, elle avait prit soin de garder une porte close. Car au fond de son coeur, enfoui au plus profond d'elle même, elle savait ce qui l'a poussé à avancer ainsi.

- Ces explications vous conviennent elles? Si tel n'est pas le cas, au moins pourrez vous vous venter d'en avoir apris plus que quiconque sur moi.

Je crus un instant qu'elle allait se désister, m'insulter et s'en aller ou encore tenter de m'arracher ce que je savais par la force. Je m'attendais à tout sauf à ce qu'elle se pli à mes exigences sans mots dires. Elle qui s'était montré si intransigeante, si froide et si pragmatique sembla certes hésiter une seconde ou deux avant de m'immerger dans ses souvenirs les plus confidentiels, les plus intimes de sa vie.
Je ne pipai mot et écoutai stoïquement toute l'histoire, sans émettre la moindre interjections ni le moindre mouvement. Immobile j'étais comme qui dirait tout ouïe.

Les faits s'imbriquèrent de façon clair et précise. Elle expliqua bien le pourquoi du comment mais n'entra pas dans les détails, ne me dévoila ni ses ressentiments si ses intentions vis à vis d'Amaterasu. Or c'est exactement ce que je recherchais. Avant de m'ouvrir un temps soit peu à cette étrangère il me fallait être sûr d'une vérité qui devait être indéniable : sa fiabilité. Par ailleurs, si elle décidait de me trahir, ce serait une catastrophe pour moi et pour tout ce que je représente : je ne pouvais pas la faire taire sans connaître l'emplacement de son dernier corps.

Je fronçai légèrement les sourcils et laissai le silence s'installer dans la pièce. Oppressant et dénoué de saveur, ce-dernier m'accabla de doutes et d'appréhensions.

*Si je lui raconte tout, elle pourra ensuite divulguer la vrai nature de mes ambitions personnels. Or, tant que je ne connaîtrais pas l'emplacement de son ultime corps, je ne pourrais me risquer à pareille folie. Décidément, elle ne manque pas d'intelligence et de perspicacité cette petite. *

Je posai mon stylo sur le bureau et m'éclaircis la gorge.

« Il est évident que votre clan dispose d'aptitudes non-négligeables. Outre votre sens aigu de la diplomatie et autre forme de manipulation, votre schizophrénie dégénérative est un atout que je ne saurais laisser filer. De surcroit, il serait malavisé de ma part de vous écarter brutalement de mon chemin. Vous pourriez tomber entre de mauvaises mains et cela serait fâcheux pour tout le monde, pour vous comme pour moi. Je dispose certes d'une puissance difficilement mésestimable je n'en reste pas moins mortelle. »

*Du moins je crois. Après toutes ses opérations, je ne sais plus trop où j'en suis. *

Je tapotai nerveusement sur la table, en proie à un dilemme pour le moins embarrassant. Soit j'éliminais Hisashi et me faisais un ennemie puissant, soit je l'intègrais à mes recherches et prenais le risque qu'elle se retourne contre moi une fois Amaterasu retrouvée.

« Avant de prendre une quelconque décision, je dois savoir une dernière chose.

Si nous retrouvons Amaterasu, vous opposerez-vous à son arrestation ? »

Je plongeai mon regards dans celui d'Asashi et tâchai de discerner le faux du vrai dans ce qu'elle allait me répondre.

Hishigi portait dorénavant un tout autre regard sur Asahi. Elle était passé d'un instant du statut de gêneuse à celui d'outil potentiel ce qui en soit représentait une évolution considérable pour la poursuite de leur petites opérations.

Hishigi c'était même lancé dans une suite de compliment, du moins le supposa t elle car la mention de schizophrénie dégénérative ne manqua pas d'attirer son attention. Levant un sourcil interrogateur, elle se demanda en son fort intérieur qui de lui ou d'elle devait être qualifié de schizophrène au vu de la cyclothymie de l'Hokage. Sans doute avaient ils chacun leur compte de susceptibilité les poussant au gré des conversation à modifier et adapter rapidement leur attitude.

La coupant brusquement dans ses réflexions la dernière question de l'Hokage la surpris. Aucun indice ne pouvait laisser deviner quelle serait la bonne réponse. Devait elle mentir et perdre tout crédit auprès d'Hishigi si se dernier s'avérait être un proche collaborateur d'Amaterasu? ou devait elle avouer la vérité et voir sa seule piste du moment s'évanouir si Hishigi s'avérait ne pas être en bon terme avec elle?

L'épineux problème donnait du fil à retordre à Asahi qui ne cacha pas son hésitation. Dans la situation actuelle, il était évident qu'Hishigi ne se satisferait pas d'une habile pirouette dont la régente avait le secret et ne prendrait aucune décision tant que cette dernière n'aurait pas pris clairement position.

Ses premières réflexions l'avait conduite à conclure à la forte potentialité d'une relation si ce n'est amicale, au moins coopérative entre son interlocuteur et l'ancienne Hokage. Mais Asahi ne savait que trop bien que les apparences étaient souvent trompeuses.

*Quitte ou double*

Aprés avoir laissé passé un long moment durant lequel elle ressassa le problème et les issues potentielle sous toute les coutures elle se résigna enfin à répondre. Quel que soit l'issue de cette conversation elle n'avait aucun moyen non violent de connaître les positions d'Hishigi, ainsi elle répondit la seule chose possible dans cette délicate situation: la vérité.

- Je dois vous avouer mon admiration. Pour la première fois de ma vie, je suis échec et mat. Je pourrais vous mentir et tenter de rétablir la vérité en cas de désaccord mais il me semble que vous n'accorderiez alors guère de crédit à mes paroles. Une fois encore je vais vous livrer ma vérité Uchiwa Hichigi, mais sachez que quelle que soit votre décision seul la mort me déviera de mon objectif.

Elle marqua une pose soutenant le regard d'Hishigi. Dans ses yeux gris, n'importe qui aurait pu lire toute sa détermination, ce genre de volonté à même d'anéantir les nations et de renverser l'ordre.

- La vie d'Amaterasu, le bien d'Amaterasu ont à mes yeux plus de valeur que ma propre vie.